Aphtal... qui a une plume extraordinaire a lancé une sorte de challenge. Un bout de phrase et l’imagination des autres pour trouver une suite à l’histoire. D’autres superstars des mots ont joué le jeu:
@Befoune et ses digressions: si vous ne la connaissez pas, vous ratez beaucoup de choses.
@Loukigirl alias Tchonté Silué que j’appelle affectueusement « ma vieille mère » tant elle est productive et engagée
@CallMeSamtracy qui a une plume bien trempée dans la vérité et la franchise.
Le bout de phrase est le premier paragraphe du texte. Voici ma suite à l’histoire. Pure fiction, toute ressemblance à des faits réels n’est que pure coincidence ;). Et attention, c’est un peu chaud en bas. Âme sensible, s’abstenir. C’est parti!
Elle lut la notification du nouveau message reçu par son homme. On pouvait y lire: “C’était très bon, tout à l’heure. Merci pour ce délicieux moment”.
Elle cria immédiatement.
– Charles! Charles… Sonia te remercie pour le dé-li-cieux moment.
Cette manière d’insister sur le mot “délicieux” faisait passer le mot sarcasme pour un euphémisme.
A la suite de ses mots, Christelle se leva énergiquement, se saisit du téléphone et d’un pas qui semblait déterminé, recherchait Charles dans la pièce d’à côté. A peine levée, elle s’entendait dire:
– Réponds-lui. Dis-lui que le plaisir était mien
Avant même d’arriver à la porte de la douche, et malgré la vitesse avec laquelle elle avait bondi du lit, elle s’arrêta tout net. Tout sec. Etonnée de ce qu’elle venait d’entendre. D’abord dans sa tête :
– “il dit quoi, lui? ou bien j’ai mal compris”
A sa grande surprise, cette expression d’étonnement s’est échappée:
– Hein?
– Hein quoi? renchérit-il
– Tu as dit quoi?
– J’ai dit de lui répondre. Qu’est ce que tu n’as pas compris? reprit-il sur un ton ni désinvolte, ni autoritaire.
Elle marqua un autre moment de silence. Le bruit de l’eau dans le lavabo se faisait entendre. Quelques secondes plus tard, l’eau s’arrêta pour couler dans la cabine de douche pendant que bruyamment s’exprimait cette flaque d’eau des WC au contact d’un jet d’urine un peu énergique.
– Tu peux me répéter encore ce que tu viens de dire? demanda-t-elle sur un ton à mi-chemin entre le questionnement et l’inquisition.
Eprise de doutes, elle était restée immobile, comme interdite. Pas un pas en avant, pas un pas en arrière depuis qu’il lui avait répondu il y a quelques secondes. Il poussait quant à lui quelques soupirs de celui qui soulageait une envie qu’il avait dû gérer plus tôt. La chasse d’eau tirée, il mît un pas dans la cabine et lâcha au passage:
– Je ne suis pas né deux fois. Tu as bien entendu ce que j’ai dit.
Le son de la chute de l’eau au sol était saccadé. On comprenait qu’il venait de se glisser sous le torrent qui pleuvait du pommeau. Rinçage abondant, il passait la main sur son visage, son crâne rasé et bien d’autres parties de son corps. Elle, de l’autre côté, regardait encore la porte. Un million de mots en pagaille dans la tête, beaucoup moins à la porte de ses lèvres. Et aucun en dehors. La tête baissée, elle regardait ses pieds sans avoir la vue obstruée par cette poitrine généreuse qui se tenait, droite, ferme, devant elle.
– Tu viens ou pas? entendait-elle de l’autre côté de cette porte qui la séparait de Charles
– Il me demande vraiment de le rejoindre sous la douche après ce que je viens de lire? se disait-elle dans sa tête
Un petit moment de silence passa. En l’absence de réponse, le bruit de l’eau s’arrêta. Un autre moment de silence s’imposa. Puis,
– Christelle ?
– Oui. répondit-elle immédiatement. La voix moins agressive, on l’aurait presque jugée douce.
– Alors, tu viens ou pas?
Et de nouveau, silence! Des silences très longs de cinq ou six secondes pendant lesquelles la quantité de questions, de questionnements et de doutes pullulaient dans son esprit.
– Ce n’est peut-être pas ce que je crois? Sinon, il ne serait quand même pas aussi serein? C’est autre chose. Parce qu’il faut quand même être culotté pour me répondre de la sorte si on est coupable? Il a forcément une bonne explication. Forcément!
Pas un souffle entre ces questions qui fusaient dans sa tête. Elles s’enchainaient à un rythme effarant. Sa respiration en était interrompue, saccadée.
– Mais il en est capable. Qui est cette Sonia? Pourquoi lui envoie-t-elle ce type message? Où était-il avant?
Elle secoua la tête après ces nouvelles questions et repartit pour un tour
– Nooooooooooon! Ce n’est pas possible. Impossible qu’il ait mis autant de vigueur dans nos étreintes tout à l’heure. Pas une fois, pas deux fois… trois fois? Impossible d’avoir auparavant donné physiquement de lui à une autre. Non, non, non!
La tête toujours baissée, elle vit apparaître ses pieds dans son champ de vision. Mouillés avec des gouttes d’eau qui leur tombaient dessus et sur le sol à côté. Charles était apparu sans qu’elle ne l’entende arriver. Et maintenant qu’il était là, il était toujours silencieux. Il la regardait mais elle ne le voyait pas même si elle le ressentait. L’éruption de son grain de peau était un beau témoignage. Depuis ses pieds, elle levait lentement la tête quand elle s’arrêta à mi chemin. Aimantée, son regard se figea, son coeur s’emballa, son désir l’enflamma, sa tête s’immobilisa. Lui, se tenait devant elle sans dire mot, droit et raid. Il fit un pas en avant, puis un autre pas vers elle et la serra contre lui. Corps humide et brûlant à la fois, elle sentit une décharge traverser sa moelle. Charles l’enlaça délicatement et lui dit à l’oreille:
– Viens avec moi…
Dans la seconde d’après, il se détacha, lui prit la main et se dirigea de nouveau dans la salle de bain. Elle le suivit sous la douche. La pluie d’eau reprit quand avec toute la douceur du monde, il lui passa la main à l’arrière du cou, rapprocha sa tête de la sienne et plongea prudemment sur ses lèvres. Elle lui répondit passionnément, dévorant vigoureusement ce qui était mis à disposition de sa bouche. Ses mains libres s’occupaient dans le dos de Charles, à le caresser. Entre deux souffles, elle lâchait un “je suis à toi”, verbalisation de ses ongles enfoncés dans la chair du dos et des hanches de son homme. Les mains de chacun étaient baladeuses et s’éloignaient au fil des secondes des hauteurs où elles avaient commencé leur périple. Les mains de Charles étaient juste au bas du cou, voyageant sur ces montagnes aux pics fort reconnaissables.
Quant à Christelle, les siennes étaient déjà au bas du dos de l’autre, tantôt exerçant des pressions pour l’attirer vers elle, tantôt faisant le tour de la zone tâtant l’avant, palpant l’arrière. Leurs jeux étaient insistants. Leurs lèvres ne se décollaient que très rarement. Ils se déplaçaient en micro-pas pour créer plus d’aise et finir elle contre le mur, lui contre elle. A force de l’attirer vers elle, elle réussit à l’accueillir convenablement pour former un tout uni. Et le reste devrait se passer de description. Les mots seront toujours faibles pour exprimer ce qui était leur plus fort trait d’union. Au départ se faisant face, puis plus du tout quelques mesures plus tard. Au rythme du son de l’eau, tambourinant l’un en l’autre, toute cette musique se termina en deux râles. L’un, répétitif et puissant. L’autre à la suite, long et continu, grave et mâle, ponctua le tout.
Ses mains autour d’elle, il la serra puis s’écroula un peu sur elle. Elle se retourna, le regarda tendrement. Le regard voulant tout dire en même temps: un “je suis à toi” ou “je n’ai jamais connu ça avant toi” ou “quatre fois, quatre fois?” ou encore “es-tu à moi?”. Il avait deviné une partie de ses questions et pour faire le silence dans la tête de Christelle, il l’embrassa et l’attira avec lui sous l’eau. Ils étaient là, presque immobiles. Enlacés, il avait la tête plongée dans son cou, déposant des baisers aussi tendres que nombreux. Sa tête à elle se reposait sur le haut de sa poitrine, à la naissance de l’épaule gauche. Ils restaient tous les deux là, un certain moment, sans dire mot, agrippés l’un à l’autre, ne nourrissant des émotions l’un de l’autre.
En s’habillant, elle se repassait les dernières heures qu’elle venait de passer avec Charles. Jamais elle n’avait connu étreinte qui lui soufflait autant le corps et l’esprit. Elle avait vraiment découvert son corps avec lui et si elle avait eu quelques amants avant, aucun d’eux n’avait réussi à la toucher aussi profondément qu’il y arrivait. Ce n’était pas qu’une question de performances, c’était comme s’il lisait en elle, une conversation d’âmes dont l’échange ultime était le mélange de leurs corps. Elle était incapable de renoncer à cela. Incapable de redonner son âme, son coeur et son corps à un autre qui prendrait sans comprendre. Incapable de renoncer à ces voyages nombreux à différents étages du ciel pour quelques doutes et quelques questions auxquelles il ne voulait même pas répondre. Elle savait que l’expérience de Charles dont son corps profitait était le fruit des expériences multiples qu’il avait déjà eues. Il ne s’en vantait pas mais ne le lui avait jamais caché cela non plus. Elle savait qu’aussi passionnée et unique qu’était leur relation, il était son homme autant qu’il était celui de cette Sonia, d’Yvanne et l’autre Vanessa dont ils avaient parlé il y a quelques semaines. Pourquoi voulait-elle aujourd’hui faire de son ami avec avantages, son fuckfriend, sa propriété privée?
En sortant de cette chambre d’hôtel, il pensait à quel point il avait été si longtemps émotionnellement anéanti. En sortant de cette chambre, il venait de comprendre que la dernière étreinte avec Christelle signifiait qu’il ne voulait pas la perdre. Et qu’elle le transportait là où il n’avait jamais pu arriver avec quiconque. Au pas de cette porte, il a compris que sa vie de chat sauvage s’arrêterait là. Qu’il ne désirait plus qu’elle pour remplir ces jours…
Ils sortirent de la chambre, sans dire mot.
La suite, la suite, la suite!!!!!
Lol.. Je vous laisse imaginer la suite
Beau texte !
Je suis content de vous découvrir monsieur Stéphane…
Alors peut-on appeler de ceci une coïncidence ? – Je me prénomme aussi Stéphane Kabamba. Je suis vraiment heureux de vous rencontrer à travers ce meilleur blog…
Bien à vous,
Stéphane Kabamba
Jolie coincidence en effet. a très vite