Avant de prendre le chalumeau et de chercher à m’incendier parce que le made in Côte d’Ivoire est sacré, prenons un tout petit peu le temps de se poser quelques questions.
De plus en plus, je vois de nombreux entrepreneurs? développer des produits en Côte d’ivoire. Fort louable. Si l’environnement légal et politique accompagne en plus tous ces efforts, nous sommes sur la bonne voie pour renforcer l’économie.
Vous aimez ce bla-bla-bla de mec a peu près intelligent? 🙂
Plus sérieusement!
J’aime vraiment le fait qu’on crée des produits pour nous-même. C’est même indispensable. Je crois que nous avons beaucoup de talent et qu’on pourrait éviter d’envier le savoir-faire de l’extérieur. Une partie de mon engagement lors du programme YALI était l’accompagnement de marques locales…
Parce qu’entre un millier de mauvaises pratiques, celle que je déplore le plus est que trop souvent, le plus grand argument de vente soit Made in « Côte d’Ivoire ».
Parce que le produit est made in « Côte d’Ivoire », je serais obligé de l’acheter?
NON. désolé.
Je vois d’ici les protectionnistes pompés aux stéroïdes patriotiques monter sur leurs grands chevaux, avoir même le cheveu dressé à la lecture de ce « non ».
Ma pensée est qu’un produit sert avant tout à résoudre un problème et en tant que consommateur, je suis « la plupart du temps » à la recherche de celui qui résout au mieux mes problèmes.
Alors je veux bien soutenir l’entreprise locale si elle délivre de la qualité.
Pas comme ce tee-shirt que j’ai acheté dernièrement et qui après une seule utilisation a perdu de son charme. Les couleurs se sont défraichies. Ce tee-shirt m’a couté 15.000F. Ceux que je porte d’habitude (made in ailleurs) coutent en moyenne moins de 10.000F.
Comment ou pourquoi devrais-je continuer à soutenir ce producteur local si je suis un consommateur déçu?
Et je garderai le même état d’esprit pour le couturier, le styliste-modéliste ou le créateur local. J’achèterais un de leurs vêtements si avant tout je le trouve différent, beau… s’il me va bien et par dessus le marché quand les finitions sont au top. En tout dernier lieu, parce qu’il a été fait en Côte d’Ivoire.
Tables de la marque Janda. Un exemple de produits de bonne qualité. www.galeriejanda.com
Il y va de même pour toutes les industries. Je ne veux pas non plus acheter ce meuble « made in Côte d’Ivoire » s’il n’est pas beau, utile et bien fini. Bien fini est le mot. Beaucoup de personnes comprendront mon insistance sur la finition. Combien de fois avons-nous été en face d’un de ces artisans vous promettant monts et merveilles pour finalement avoir à-peu-près le meuble que vous lui avez montré. Me dire que le meuble est fait par un artisan au fin fond d’Abobo n’y changera rien. Etre fait à Abidjan ne le dispense pas de la qualité.
C’est pareil pour le smartphone « made in Côte d’Ivoire ». Quelle est sa valeur ajoutée? En quoi est-il meilleur qu’un Android Lambda. Embarque-t-il des jeux et applications « so » Côte d’ivoire? Ou n’a-t-il de différence que parce qu’il est à l’initiative d’ivoiriens et qu’il est assemblé « au quartier »?
Donner un sens au made in « Côte d’Ivoire »
Tous, en voulant proposer un produit ou un service, tentés de faire de made in CI, demandons-nous bien comment nous honorons cette fameuse Côte d’Ivoire avec un produit de qualité supérieure, qui rend le témoignage d’un savoir-faire local ou qui a un ancrage local incomparable.
Trouvons la raison profonde pour laquelle le « made in Côte d’Ivoire » devient un argument de vente.
Sinon, recherchons son avantage concurrentiel
Qu’est ce qu’il change dans notre vie ?
Qu’est ce qu’il apporte de différent?
En quoi est-il meilleur que les autres?
Pourquoi devrait-on l’utiliser ?
Les bases quoi!
SUIVEZ-MOI SUR FACEBOOK |
SUIVEZ-MOI SUR TWITTER |
Pour s’intéresser aux « Made in Côte d’Ivoire » il faut effectivement avoir des produits méritants d’êtres achetés.
Il faut que les entreprises locales puissent mettre du sérieux dans ce qu’ils font car certes les ivoiriens achèteront mais les produits partirons dans les autres pays avec le nom de la Côte d’Ivoire.
Un vrai coup de gueule pour les produits labellisés mais sans qualité convaincante.
Mon coup de pouce : la qualité est une culture un ancrage au profit du fonctionnel, du durable et du beau. Comme toute culture, il faut un apprentissage et quelque fois une sorte de discrimination positive, de coup de pouce de la part du public de manière à encourager les initiatives dans la bonne direction.
Comme toute culture, il faut que ses valeurs, codes, normes, standards soient enseignés, pour que le plus grand nombre se l’approprie. Je peux me tromper mais je crois que le niveau reste encore en deçà à bien des égards des standards de qualité à l’echelle mondiale alors que nous sommes dans un monde globalisé et sans pitié. La preuve la qualité Carrefour (bien que considéré comme bas de gamme en France sur certains produits) est à n’en point douter à un referencement nettement au dessus de nos standards en matiere de retails .
il ne nous reste plus grand chose car les capitaux sont limités et le monde globalisé ne laisse plus de place pour l’a peu pres de nos marché informels africains.
Pourquoi ne pas déjà apprendre à imiter , tels les chinois, ce qui se ferait de bien, en guise d’apprentissage rapide de nos points faibles sur le sujet tout en adaptant au contexte « ivoirien »… serait-ce là un avantage concurrentiel du made in Côté d’Ivoire à renforcer?